mardi 31 mai 2016

Information judiciaire ouverte après un décès à l'hôpital de Bourges

Une information judiciaire a été ouverte hier par le procureur de la République de Bourges (Cher) après le décès d'un retraité lors d'une intervention bénigne à la prostate pratiquée, en janvier dernier, par un chirurgien aux méthodes brutales, selon la famille.

"J'ai ouvert une information judiciaire contre X pour homicide involontaire afin de savoir ce qu'il s'est passé lors de cette opération", a indiqué aujourd'hui le procureur de la République, Vincent Bonnefoy, confirmant une information du Berry Républicain. "Il faut savoir si ce décès est consécutif à un aléa thérapeutique difficilement maîtrisable ou s'il y a eu une faute pénale" de la part du chirugien-urologue, qui, depuis les faits, a été suspendu par l'Agence régionale de santé, a ajouté le procureur. Le patient âgé alors de 60 ans et "en pleine forme", selon sa fille Emilie Latour, était entré le 14 janvier au matin au bloc opératoire du centre hospitalier de Bourges pour une intervention à la prostate, sous anesthésie régionale. Il était décédé quelques heures plus tard d'un arrêt cardiaque, après une importante hémorragie.

Ce retraité avait été incinéré sans autopsie préalable et la famille avait découvert par hasard que l'urologue avait été suspendu de toute activité au bloc. Elle avait alors déposé plainte le 3 mars contre le chirurgien. Une enquête préliminaire avait été ouverte dans la foulée. Selon le rapport de l'anesthésiste adressé à la direction et consulté par l'AFP, le jour de l'opération, le chirurgien était entré au bloc "agité, en colère". Il avait procédé à l'intervention pour enlever un nodule à la prostate en effectuant des gestes "violents", qui avaient fini par percer la vessie selon l'anesthésiste, avec des pertes de sang "effroyables".  L'anesthésiste et des membres de l'équipe médicale s'étaient réunis après l'intervention et avaient estimé que "cette intervention était une véritable "boucherie" indigne de n'importe quel bloc opératoire", est-il écrit dans le rapport.

L'avocate de l'urologue, Amélie Chiffert, avait rétorqué en dénonçant notamment des "accusations opportunistes" et "très rapides", semblant révéler des "difficultés relationnelles" vis-à-vis du chirurgien


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