samedi 5 septembre 2015

À l'ombre pour avoir menacé de mort un policier

Comparution immédiate sous tension hier au tribunal correctionnel d'Albi. Les deux jeunes prévenus accusés d'avoir menacé de mort un policier ont écopé chacun de six mois ferme dont trois assortis du sursis mise à l'épreuve. Mandat de dépôt a été requis.
Vendredi dernier en fin d'après-midi, S.V., un policier albigeois a été pris à partie verbalement et menacé de mort par deux hommes âgés respectivement de 18 et 20 ans dans le quartier de Lapanouse. Le représentant de l'ordre n'était pas en service au moment des faits.
Il a déposé plainte au commissariat d'Albi. Sa description des deux auteurs a permis à ses collègues de les identifier. Le duo a été interpellé par les hommes de la brigade anticriminalité (BAC) d'Albi ce lundi à Lapanouse sur la voie publique. Lors de la garde à vue, le jeune majeur âgé de 18 ans s'est vu ajouter une procédure pour dégradations de biens publics suite à son attitude violente en cellule Il s'est d'ailleurs fracturé un os de la main droite.
Déférés ce mardi après-midi devant le juge des libertés et de la détention (JLD), les deux hommes comparaissaient hier devant le tribunal correctionnel d'Albi présidé par la juge Schildknecht.

Violence verbale gratuite

«Ce qui me choque dans cette affaire, a insisté le vice-procureur Suhard dans son réquisitoire, c'est qu'il n'existe pas de contentieux entre les protagonistes au départ et que le contexte d'agressivité et de violence part de. rien. Leurs actes et paroles sont inadmissibles. La maison d'arrêt pour moi est nécessaire pour leur fixer des limites. Je requiers donc une peine de prison ferme oscillant entre deux et quatre mois fermes assortis du sursis avec mise à l'épreuve comprenant une obligation de soins et un mandat de dépôt.»
La présidente Brigitte Schildknecht se chargera de la lecture des préventions, des casiers judiciaires et présentera les parcours de vie des prévenus. «Pour E.R., tout juste majeur, treize condamnations au compteur tournant notamment autour des stupéfiants, des vols et d'actes de violence en réunion, une vie familiale pas facile. «Vous reconnaissez votre impulsivité lorsque vous vous sentez provoqué ou menacé.»
M.B., 24 ans, connu de la justice pour des condamnations pour vol avec effraction, recel de vol, stupéfiants et outrage à personne dépositaire de l'autorité publique. «Vous avez séjourné de 2012 à 2014. Depuis le 14 mai 2014, vous êtes sous suivi judiciaire et suivez une formation dans une entreprise d'insertion. Concernant les faits qui vous sont reprochés, vous admettez avoir agi de manière impulsive.»
Réponse des intéressés. «Je n'ai pas fait de geste d'égorgement et j'ai juste répondu verbalement à ses provocations», a souligné E.R. dans le box des prévenus. «Je reconnais avoir été agressif, indique M.B. Il faisait tout pour que je le frappe.»
La juge reprend, s'adressant à M.B. «Un témoin évoque vous avoir calmé , demandé de rentre chez vous. Il nie avoir entendu des menaces de mort pas plus que le début de l'altercation.»
Me Gemest, avocate de la partie civile louera «le sang-froid de son client» et demandera «une condamnation solidaire à 600 € couplée à 500 € au titre de l'article 475-1.»
Les plaidoiries de la défense tenteront sans succès d'obtenir «la relaxe de leurs clients pour les menaces de mort faute de caractérisation de l'infraction» et souligneront «l'incongruité de l'instruction de la plainte d'un policier par ses collègues.»
Le jugement sera rapidement rendu. «Six mois ferme dont trois avec sursis et mise à l'épreuve avec maintien du mandat de dépôt et obligations de soins, de travailler ou de suivre une formation. Les deux hommes devront aussi indemniser la victime solidairement à hauteur de 600 € de dommages et intérêts, 500 € (art. 475-1) et 127 € de frais de procédure.
http://www.ladepeche.fr/article/2015/09/05/2171087-a-l-ombre-pour-avoir-menace-de-mort-un-policier.html

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