samedi 30 mai 2015

Gironde : il détournait l’argent des calendriers des pompiers

Le trésorier de l’amicale des sapeurs-pompiers de Targon a été condamné jeudi à huit mois de prison ferme. L’abus de confiance se monte à 30 000 euros
C
outume séculaire chez les postiers ou les pompiers, la distribution de calendriers constitue également une manne non négligeable. Jouissant d'un capital sympathie que leur envient nombre de corps de l'État, les pompiers n'ont souvent aucun mal à susciter la générosité des habitants lors de la distribution de leurs célèbres almanachs.
Géré par des amicales, l'argent sert généralement à organiser des arbres de Noël, acheter du matériel sportif… Mais dans la petite caserne de Targon, en Sud-Gironde, Didier Lapeyronnie, le trésorier de l'association, avait imaginé un usage beaucoup plus personnel de cette cassette.
Jeudi, le tribunal correctionnel de Bordeaux a condamné, ce sapeur-pompier volontaire à huit mois de prison ferme pour abus de confiance. Il avait soulagé la petite amicale des soldats du feu de 30 000 euros issus principalement de la vente des calendriers.

Absent à l'audience

En le choisissant comme trésorier, les pompiers ignoraient que l'homme n'était pas particulièrement scrupuleux avec les comptes. Au point de faire l'objet d'une première condamnation pour des abus de biens sociaux à hauteur de 300 000 euros en 2013. « La juridiction a déjà eu le plaisir de le rencontrer », relève la présidente du tribunal, Caroline Baret, constatant que, cette fois, le prévenu ne s'est pas présenté à l'audience.
« J'en avais besoin car j'ai un grand train de vie. Je vais souvent au restaurant, à l'hôtel. »
Dans sa déposition devant les enquêteurs (lue à l'audience par la magistrate), le trésorier a reconnu les faits dans un élan d'une confondante sincérité. « J'en avais besoin car j'ai un grand train de vie. Je vais souvent au restaurant, à l'hôtel, comme je l'avais expliqué lors de la précédente enquête. Je reconnais que je ne me refusais pas grand-chose. »
À l'évidence, ses agissements, qui se sont étalés sur quatre ans avant qu'un pompier ne soulève le lièvre, étaient facilités par le fait que la vente de calendriers s'opère sans prix fixe et ne faisait l'objet d'aucun registre récapitulatif au sein de l'association. Le remboursement des sommes détournées tiendra de l'odyssée. « Dans un premier temps, il va demander à un ami chef d'entreprise de lui remettre un chèque qu'il va remplir lui-même. Bien sûr, la banque va le refuser en constatant que les écritures ne correspondaient pas », glisse la juge.

Quelle somme détournée ?

Puis, il promettra aux pompiers de leur remettre un chèque qu'il avait reçu de son assurance à la suite d'une inondation. « Cela n'a pas fonctionné non plus, car le chèque était libellé à son nom, et le montant ne correspondait pas », relève encore la magistrate.
L'enquête et la plainte déposée par les pompiers auront néanmoins un effet salutaire. In fine, Didier Lapeyronnie réussira à rembourser l'amicale. « Mais il n'y a aucun moyen de savoir quelle somme exacte a été détournée », déplore la juge.
« En général, les pompiers jouissent d'une bonne image. Ce n'est pas son cas. Il a mis cette association en grande difficulté avec des découverts, des factures impayées. Il est choquant qu'il ne se soit pas présenté à l'audience », tonne la procureur Catherine Figerou avant de réclamer une peine de prison ferme « d'au moins deux mois ».
Le tribunal est allé au-delà de ces réquisitions.

http://www.sudouest.fr/2015/05/30/il-detournait-l-argent-des-calendriers-des-pompiers-1935964-3201.php

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