samedi 30 mai 2015

Décès d'un instituteur des suites d'un traitement oculaire : les trois praticiens mis en examen

Hier, la juge d'instruction Françoise Alien a mis en examen les trois praticiens impliqués dans le décès d'un papa de 34 ans en octobre 2014 des suites d'un traitement oculaire à l'issue de leurs auditions. Pour Maître Collard, avocate des parties civiles, «ce n'est que justice au vu des procès-verbaux d'instructions.» Un procès devrait pouvoir se tenir d'ici un an.
Jointe hier à son cabinet parisien, Jehanne Collard, l'avocate des parents du défunt et de Jeanne B., ex-compagne de David C. et mère de leurs deux enfants de 2 ans et demi et cinq ans s'est déclarée «soulagée en apprenant la mise en examen des trois praticiens impliqués dans cette affaire où la juge d'instruction a bien fait son travail. Même s'il a fallu du temps à la juge pour entendre les trois praticiens, je constate que dans ce dossier, la justice a fait son boulot. Je rappelle que le rapport d'autopsie est accablant. Par ailleurs, j'ai pris connaissance des procès-verbaux d'instruction et le mode de défense de ces trois hommes est consternant. Ils se renvoient la balle sans arrêt même si l'ophtalmologiste reconnaît son erreur. Mais globalement, ils n'assument pas clairement leurs responsabilités dans la mort de mon client.»
Rappelons que dans le cadre de cette affaire, le 24 mars dernier, un ophtalmologiste et un médecin albigeois ainsi qu'un pharmacien d'Arthès avaient été placés en garde à vue au commissariat d'Albi.
Deux semaines plus tard, soit le 6 avril, à l'issue de ces dernières, Pascal Suhard, vice-procureur de la République du TGI d'Albi, avait décidé d'ouvrir une information judiciaire pour «homicide involontaire» à l'encontre de ces trois praticiens mis en cause.
Le 5 mai, à l'issue de son audition par la juge Alien, Jeanne B., déclarait à sa sortie du tribunal de grande instance d'Albi «qu'elle avait évoqué le déroulement des faits (lire par ailleurs) et les antécédents médicaux de David.» Cette institutrice tarnaise de 33 ans se disait alors «satisfaite de la manière dont la justice opère dans la recherche de la vérité.»

Jeanne B. : «s'il y a eu faute, elle doit être punie»

Hier, huit mois après les faits, elle se sentait «soulagée de voir que le drame que David a vécu soit reconnu par la justice. La perte d'un homme comme lui, instituteur et directeur d'école à Trébas, très apprécié de sa famille et ses amis ne sera jamais compensée par quoi que ce soit. Cela n'enlève rien à notre peine mais s'il y a eu faute, elle doit être punie. Je fais confiance à la justice pour établir les responsabilités de chacun.»
Maître Collard, spécialisée dans les erreurs médicales et les accidents de la vie, n'a connu que trois cas similaires en vingt-cinq ans de carrière . «Il s'agit du premier conduisant à des mises en examen. En même temps, si dans cette affaire, l'ophtalmologiste ne l'avait pas été, il y aurait eu de quoi s'interroger sur l'utilité de la justice. La cause du décès est compatible avec un surdosage du Malocide, traitement oculaire prescrit par l'ophtalmologiste qui a quand même trouvé le moyen de se tromper à deux reprises en quelques jours!»
La juge Françoise Alien a donc achevé hier les auditions liées à ce dossier dramatique. Les mises en examen des trois praticiens dans la mort de David C. constituent une étape supplémentaire dans cette affaire sensible.
Pour Maître Jehanne Collard, «ces mises en examen représentent déjà une victoire. La tenue d'un procès d'ici une année apparaît inéluctable. C'est désormais le contraire qui serait proprement scandaleux !»

http://www.ladepeche.fr/article/2015/05/30/2114794-deces-instituteur-suites-traitement-oculaire-trois-praticiens-mis-examen.html

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