mardi 10 février 2015

Une ex-Vesulienne jugée pour infanticide

Une ex-Vesulienne, jugée jusqu’à mardi par la cour d’assises des Bouches-du-Rhône, s’est défendue, hier, d’avoir tué son enfant à la naissance, laissant entendre que le bébé était mort-né.
« Je lui ai serré le cou mais le bébé n’a pas bougé. Il n’y a pas eu de cris. Il n’était pas en vie, ce n’est pas possible », a affirmé l’ex-Vesulienne au premier jour de son procès.
La jeune femme de 35 ans avait accouché seule chez elle, dans les toilettes. Le corps du nouveau-né avait été retrouvé, quatre jours plus tard, le 19 août 2012, dans la colonne sèche d’un immeuble du 4e arrondissement de Marseille.
L’enquête de voisinage avait conduit les policiers vers cette jeune femme qui vivait dans l’immeuble avec son mari, un boulanger, et deux enfants. Très vite, la jeune mère de famille avouait son accouchement, seule, vers 5 h 30 après le départ au travail de son époux.
En fin de garde-à-vue, la jeune femme assurait ne plus être certaine que l’enfant était vivant à la naissance. L’état du corps n’a pas permis de le déterminer.
L’accusée avait d’abord prétendu avoir été violée. En novembre 2011, elle avait quitté le domicile familial et avait vécu une période d’errance à Vesoul où réside sa mère. Placée en foyer dans son enfance, elle est décrite comme « une paumée » par un homme rencontré durant cette fugue du domicile familial. En pleurs, face aux jurés, elle a relaté une extrême douleur, évoquant « un liquide affreux, une odeur répugnante », laissant entendre qu’elle avait accouché d’un enfant mort-né.

« Je te coupe la tête »

La fille de l’accusée âgée de douze ans, présente dans l’appartement le jour de l’accouchement, n’a pas entendu de cris de bébé mais s’était réjouie que sa mère ait retrouvé un ventre plat en sortant des toilettes. Pour justifier une prise de poids, elle soutenait à sa famille qu’elle souffrait de ballonnements. Sans invoquer un déni de grossesse – qui n’est pas caractérisé, selon un expert-psychiatre -, l’accusée a témoigné d’une forme de confusion : « Je savais peut-être que j’étais enceinte sans le savoir. » L’accusée explique également avoir agi par peur de son époux. Elle assure qu’il l’aurait menacé, lui lançant « si tu tombes enceinte, je te coupe la tête ». L’enquête n’a cependant pas établi de violences conjugales. Le mari maintient n’avoir jamais soupçonné la grossesse de son épouse alors que le voisinage la félicitait. « Vu l’état de son ventre, faut pas être fute fute pour ne pas se poser de questions », avait témoigné un habitant de l’immeuble.
http://www.estrepublicain.fr/actualite/2015/02/10/une-ex-vesulienne-jugee-pour-infanticide

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