Voici une histoire à réveiller les morts. En juillet dernier, lorsqu'elle préparait son dossier pour une retraite prévue au 1er novembre, Nicole Foutrel était loin de se douter qu'elle ne pourrait toucher le moindre centime de pension, comme le raconte la Voix du Nord. Et pour cause, elle a été déclarée morte à trois reprises, par trois organismes différents. En octobre, un mois avant son départ à la retraite, la secrétaire à la direction départementale de l'agriculture à Lille s'inquiète de n'avoir reçu aucune nouvelle de la caisse de retraites CARSAT. Elle décide alors de prendre le taureau par les cornes, et parvient à joindre, en décembre, l'institution financière. Nicole Foutrel apprend alors avec stupéfaction qu'aux yeux de la Sécurité sociale, elle est décédée depuis le 28 août. La première mort d'une longue série.
"J'étais morte une deuxième fois"
La néo-retraitée joint alors la sécurité sociale. L'organisme lui confirme qu'elle n'a pas encore passé l'arme à gauche : "J'ai eu beau leur dire que leur répondant au téléphone j'étais bien vivante, rien à faire." Ayant également travaillé dans le secteur privé, la sexagénaire appelle Humanis. Et là, même son de cloche. L'institution lui explique qu'elle est décédée le 23 juillet : "J'étais morte une deuxième fois", s'étonne Nicole. Dans le doute, Humanis lui demande alors de fournir la preuve qu'elle est en vie : "J'ai dû fournir un certificat de vie. Je n'imaginais pas que ça pouvait exister." Si elle pensait le calvaire terminé, jamais deux sans trois. En janvier 2015, c'est la CAF qui la contacte, et lui annonce qu'elle est une nouvelle fois décédée, en novembre 2014 cette fois-ci. Trois faux décès qui marquent psychologiquement Nicole. En plus de cette mésaventure, elle doit faire face à des soucis de santé. Sa mère étant en fin de vie, elle souhaite passer du temps à son chevet. Mais là encore, tout se complique. On lui demande de choisir entre sa mère et sa situation à régulariser : "On m'a répondu que je devais choisir entre les deux."
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