samedi 26 août 2017

Elle fait un AVC et appelle les urgences... qui lui raccrochent au nez

Valérie Roux, infirmière de formation, a fait un accident vasculaire cérébral (AVC) en 2010. La personne du Samu qu'elle a eu au téléphone lui a raccroché au nez, croyant qu'elle était ivre. Le CHU de Nantes a été condamné à verser plus de 350.000 euros de dédommagements.
Lorsque Valérie Roux, 48 ans, s'est rendue compte de son AVC, elle a tout de suite appelé le Samu de Loire-Atlantique. Le praticien, convaincu que ses problèmes d'élocution et ses fourmillements étaient dus à une consommation d'alcool ou à une dépression, lui a intimé d'aller "se coucher" en lui assurant que "ça ira mieux demain", rapporte le Parisien. Grosse erreur. 
Partiellement paralysée, Valérie Roux a rampé jusqu'à la porte de ses voisins. Elle a fini par être emmenée aux urgences avec une heure de retard. "Ces traumatismes crâniens répétés ont pu jouer un rôle délétère sur l'évolution de l'AVC", ont indiqué les experts mandatés dans l'affaire. 
Lourdement handicapée
Alors qu'elle était infirmière depuis vingt ans au centre de rééducation et de réadaptation fonctionnelles de Pen-Bron, elle se retrouve aujourd'hui secrétaire administrative à temps partiel. 
Valérie Roux a du subir dix-huit mois de rééducation, doit suivre un traitement à vie et se rend chez son kinésithérapeute une fois par semaine. Lourdement handicapée, elle a besoin de l'assistance d'une aide ménagère, à raison de deux heures par jour. 
Les juges du tribunal administratif de Nantes ont estimé que 30% des conséquences de l'AVC de Valérie sont imputables au comportement du Samu.  "Il résulte [...] des rapports des experts [...] que l'intervention de l'assistant de régulation médicale et du médecin régulateur [...] a été totalement inadaptée. Les propos tenus [...] ont été totalement dépourvus d'humanité: le premier s'est limité au strict interrogatoire administratif et le second a spontanément orienté l'interrogatoire sur la dépression et la prise d'alcool. Un interrogatoire correctement effectué aurait permis de suspecter le problème neurologique et aurait évité l'erreur concernant l'heure de début des symptômes", a dénoncé le tribunal. 
En plus des 350.000 euros de dédommagements, le CHU de Nantes et son assureur devront verser plus de 65.000 euros à la Caisse primaire d'assurance maladie (CPAM) de Loire-Atlantique pour les frais de santé engagés pour Valérie Roux. 
Faits-Divers             http://www.nicematin.com/sujet/faits-divers

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