samedi 29 octobre 2016

Elle invente sa séquestration et provoque une chasse à l'homme

Une jeune femme de 21 ans a appelé le 17, dans la nuit de mercredi à jeudi, pour expliquer qu'elle était séquestrée depuis trois jours à Toulouse par un couple. D'importants moyens ont été engagés pour la sauver. Elle avait menti.
«Je m'appelle Sophie*. Je suis séquestrée depuis trois jours dans un squat à Toulouse par une femme et un homme. Aidez-moi !» La voix affolée d'une jeune fille qui venait de composer le «17», police secours, a glacé les policiers de permanence du centre d'information et de commandement du commissariat central toulousain, vers 1 h 50, dans la nuit de mercredi à jeudi.
Elle venait de leur expliquer qu'elle était séquestrée depuis de nombreuses heures et qu'elle venait de s'emparer d'un téléphone portable pour donner l'alerte. Puis elle a raccroché.
Aussitôt, les policiers de permanence ont employé les grands moyens, munis d'une adresse et d'un message aussi laconique qu'inquiétant. Un chien policier a été dépêché tout spécialement de Rodez tandis que pas moins de dix enquêteurs chevronnés de la sûreté départementale se lançaient corps et âme dans le dossier. «Pour nous, la vie d'une très jeune fille ne tenait qu'à un fil», détaille une source proche de l'enquête.

Un homme interpellé

L'adresse fournie au téléphone par la victime correspondait à l'appartement d'un homme de 60 ans résidant dans le quartier Saint-Michel à Toulouse. Les policiers s'y sont précipités. Sur place, ils ont bien trouvé le suspect. Seul. Il a été interpellé et placé en garde à vue.
Sans signe de vie de la jeune fille, les enquêteurs de la brigade de protection des familles ont déployé d'importants moyens. Ils ont notamment cherché à géolocaliser le téléphone portable depuis lequel le dernier appel de la victime avait été passé.
Interrogé, l'homme placé en garde à vue s'est dit abasourdi par les accusations. Sophie ? «Connais pas». Mais lorsqu'on lui a présenté le numéro de téléphone au cœur de l'enquête. Il a livré un prénom tout autre. Une jeune femme qu'il connaît en effet pour l'avoir hébergée. Il se souvient alors d'une embrouille entre la demoiselle en question et une autre connaissance, pour une histoire de bague volée.

Convoquée devant un juge

Après plusieurs heures d'enquête et une intense mobilisation, la soi-disant victime a été localisée et interpellée, jeudi soir. Placée en garde à vue dans les locaux du commissariat central, Sophie, 21 ans, a reconnu son mensonge. Face aux moyens très importants engagés par les autorités, tant humainement que financièrement, elle devra répondre des accusations graves de dénonciation de faits imaginaires, prochainement, devant un juge. Elle a été laissée libre à l'issue de sa garde à vue en attendant sa convocation au tribunal.
*Le prénom a été modifié

http://www.ladepeche.fr/communes/toulouse,31555.html

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