lundi 29 février 2016

Un vol à main armée à 2 000 €

Un neveu et son oncle sont coaccusés d'un vol à main armé au Lidl de Casteljaloux en septembre 2012. Deux jours de procès pour savoir qui a fait quoi ce jour-là. Le plus jeune est mêlé à un dossier de violences à Agen.
Ce jour-là, vers 7 heures, les deux caissières du Lidl de Casteljaloux ont eu très peur. À leur arrivée, elles ont fait comme d'habitude : alarmes désactivées, un café et installation comme tous les matins. Mardi 1er et mercredi 2 mars, la semaine prochaine, elles sont parties civiles dans le procès de leurs braqueurs, un oncle de 55 ans et le fils de sa sœur, son neveu. Elles doivent dire qui menait la danse et qui exécutait les ordres. C'est le fil rouge du dossier.
Deux jours de procès pour ce que la justice retient comme un vol à main armée, libellé judiciaire qui envoie de facto son ou ses auteurs présumés dans le box d'une cour d'assises. Le braquage, ce qui a précédé et suivi relève aussi d'un scénario de comédie à la française. L'avocate d'un des deux se souvient des Fugitifs, où Depardieu, vieux briscard du vol à main armée, accompagne Pierre Richard dans un braquage mal ficelé et qui tourne mal. L'oncle et le neveu n'ont dans la vraie vie pas eu le temps de filer.

Sur un chantier le lendemain

Ce matin-là, le Lidl n'est pas ouvert quand les deux hommes pénètrent dans le supermarché par l'entrée des artistes, celle aussi des salariés. La scène dure dix minutes, pas plus. Le butin est maigre : aux environs de 2 000 € dans six caissons protégés. Le duo regagne ses pénates. Le lendemain, l'oncle est sur un chantier prévu depuis des semaines. Il est autoentrepreneur, maçon de formation. Sans emploi, son neveu lui donne un coup de main de temps en temps. Pendant le braquage, ils ont enfilé des collants comme cagoules. L'un porte des chaussures vert militaire, c'est le seul détail que verra l'une des victimes. La paire de pompes, l'arme sont retrouvées dans la voiture du tonton. Au volant, le neveu, interpellé le 3 octobre, moins de deux semaines après. L'expertise ADN est formelle. L'enquête révèle aussi que des bornes d'opérateurs téléphoniques ont été activées entre Bordeaux et Nérac.

Son ex travaille chez Lidl

L‘oncle rejoint le neveu en garde à vue. Au départ, il nie ce que son comparse présumé reconnaît. Deux ans plus tard en décembre 2014, lors de la confrontation dans le bureau du juge, l'un rejette la faute sur l'autre et réciproquement. Des éléments à charge jalonnent l'enquête. L'oncle a écopé de huit ans pour sept vols et une tentative et cette dernière que retient pour sa défense Me Sylvie Brussiau. «La caissière a refusé de lui donner l'argent, il est reparti», relève l'avocate.
En revanche, dans la préparation du coup avec son neveu, il avait pris des renseignements. Il savait de son ex-compagne salariée du discounter que les caissières avaient consigne de ne pas s'opposer. «Il peut y avoir un après pour sa vie professionnelle et privée», ajoute Me Brussiau.

Impliqué dans des violences

Le plus jeune n'est pas inconnu non plus des services judiciaires car déjà condamné pour des vols. Des parents sous les verrous à l'époque du braquage. «C'est une erreur de jeunesse. Il ne doit pas être banni de la société. Il est récupérable», plaide Me Sophie Grolleau. 2012, année des vols. Et 2013, année de violences présumées. Il nie y avoir participé, précise l'avocate, qui le défend aussi dans le dossier de l'agression d'un Français d'origine maghrébine fin juin lors du Festival de rock de la Prairie, à Agen.
Depuis ? «Il a masqué ses tatouages», indique Me Grolleau, pour dire que son client est rentré dans le rang. Un expert psychiatre le décrit comme «vulnérable». Anecdotique ou pas : cet homme de 25 ans est agent dans une collectivité locale de l'Albret, et vit avec une jeune femme salariée de la grande distribution. Elle y est caissière.
Procès prévu sur deux jours finalement. Verdict attendu mercredi dans la soirée.
 

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