vendredi 23 octobre 2015

«Le chauffeur de bus a pris ma copine par le cou et l'a tirée par les cheveux ! Il voulait la taper !»

Deux adolescentes de 14 ans ont porté plainte après avoir, selon elles, été violentées par un chauffeur de bus, lundi soir, en plein centre de Toulouse. Elles avaient brisé les vitres du bus afin de se libérer.
Deux collégiennes choquées et meurtries, deux témoignages qui font froid dans le dos. Léonor*, 14 ans, et son amie du même âge se trouvaient, lundi, vers 18 h 20, dans le secteur de François-Verdier, à Toulouse. Les deux jeunes filles, d'abord soupçonnées d'avoir volontairement saccagé un bus Tisséo (notre édition de mercredi), ont été blanchies après une garde à vue éprouvante de 27 heures. De son côté, le chauffeur du bus a, à son tour, été placé en garde à vue après le visionnage, par les enquêteurs, des images de vidéoprotection. Il est ressorti libre mais devra s'expliquer devant un juge. Les images transcrivent une scène édifiante. Léonor a accepté de nous raconter les faits tels qu'elle les a vécus.
Que s'est-il passé lundi en fin d'après-midi ?
On était toutes les deux au Grand-Rond et on voulait aller à Saint-Cyprien. Là, on a vu le bus numéro 1. Ma copine a crié «Monsieur ! Monsieur !». Le chauffeur s'est arrêté. Il n'était pas content. Je lui ai dit de se calmer et je lui ai demandé si le bus allait à Saint-Cyprien. Il n'y avait personne dans le bus. C'est vrai, je n'avais pas ma carte mais ma copine a validé la sienne.
Que s'est-il passé ensuite ?
Je suis partie à l'arrière. Il criait toujours et s'en prenait à ma copine. Tout à coup, il l'a prise par le cou et l'a soulevée. Moi j'étais choquée. Il a pris mon amie par les cheveux et l'a jetée. Là, je me suis mise entre les deux.
S'est-il calmé ?
Non ! Il a commencé à me taper aussi. On lui a donné des coups de pied au ventre. Il a arrêté. Moi j'ai dit à ma copine d'appeler la police mais elle tremblait tellement qu'elle n'y arrivait pas. Il a fermé le bus et il a avancé vers nous. Il criait, il nous insultait et il a refrappé ma copine.
Qu'avez-vous fait ?
On a pris des marteaux brise vitre. On tapait pour que les témoins nous voient. Je suis allée devant, j'ai cassé la première vitre et je me suis ouvert la main. J'ai pu parler à un Monsieur et je lui ai dit d'appeler la police. Le chauffeur nous a dit «Comment on fait maintenant ?» Il était en face de nous avec un brise vitre et nous menaçait. Moi j'étais à l'avant avec le témoin. Le chauffeur a sauté sur ma copine et a voulu la taper avec le brise vitre. Elle s'est défendue et lui a fait une égratignure. On a cassé les vitres.
Vous avez donc été interpellées ?
Oui. Ce qui nous a choquées le plus c'est que personne ne nous a écoutées, personne ne nous a crues jusqu'à ce que le témoin parle et qu'ils voient les caméras.
Comment se sont passées vos gardes à vue ?
On était déjà sous le choc et on a passé 27 heures là-bas. Ils ne savaient pas qu'on n'y était pour rien et ils ne nous ont pas crues. On n'était vraiment pas bien.
Vous avez des séquelles aujourd'hui, deux jours après ?
On a vu un médecin et passé des radios à Rangueil. Ma copine a mal au poignet. De mon côté, je ne peux plus prendre un bus. C'est impossible. Je préfère marcher. Nos parents ont porté plainte.
*Le prénom a été modifié
**Contacté, Tisséo n'a souhaité faire aucun commentaire et indique attendre les suites de l'enquête.

http://www.ladepeche.fr/article/2015/10/23/2203369-chauffeur-bus-pris-copine-cou-tiree-cheveux-voulait-taper.html

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