mardi 6 octobre 2015

Il veut entretenir la maison de sa mère décédée, et la retrouve squattée

Plusieurs personnes occupent depuis une semaine la maison d'un Toulousain. Mal-logés, ils sont entrés par effraction. Les voisins se mobilisent pour faire respecter le droit à la propriété.
C'est une petite maison blanche des années trente, au 9 rue Raymond de la Tailhède, quartier des Arènes à Toulouse. Depuis la nuit du 28 au 29 septembre, cette maison est occupée.
«C'est ma maison d'enfance, celle où j'ai tous mes souvenirs. Je suis pour le droit au logement, mais pas dans une propriété privée qui n'est même pas à l'abandon !», hurle Bruno, qui a perdu sa mère il y a un an. «Elle habitait cette maison jusqu'à son décès.»
Le matin du 29 septembre, le père de famille reçoit un coup de téléphone sur son lieu de travail. Au bout du fil, un inconnu l'informe de l'opération d'occupation en cours. «Selon des voisins, il y avait une trentaine de personnes. Elles sont entrées par effraction.»

Opération de police annulée

Lorsque Bruno arrive sur place, il constate qu'une chaîne empêche l'ouverture du portail d'entrée. Aujourd'hui, la chaîne est toujours là. Une table renversée entrave la porte d'entrée, et le nom des «nouveaux» occupants est inscrit sur le portail.
«Pourtant, ce n'est pas faute d'avoir fait appel aux forces de l'ordre. J'ai porté plainte immédiatement, avec constat d'huissier, raconte Bruno. L'opération de police devait se dérouler dès le mercredi après-midi, le 30 septembre. Mais une heure avant l'horaire prévu, l'opération a été annulée. Je ne sais pas pourquoi.»
Les policiers ont reçu un «contre-ordre», comme l'explique Bruno Et aujourd'hui, il a dû prendre un avocat et lancer une procédure.
«C'est incroyable, hallucinant. Le groupe qui a pris possession de la maison avait sans doute des intentions louables, donner un toit à ceux qui n'en ont pas. Mais pas chez les autres ! La maison de ma mère n'était pas inoccupée. Je l'entretenais tous les week-ends. Je m'étais même demandé si je n'allais pas revenir y vivre. Mais j'ai finalement dû me résoudre à la vendre, et j'allais remettre les clés à une agence pour des visites au moment où elle a été squattée».
Dans la rue Raymond de Tailhède, les voisins soutiennent Bruno. «J'ai parlé aux gens qui ont installé les occupants, raconte Colm, un voisin de la maison. C'est un collectif sans étiquette, ce ne sont pas des violents, mais ils se sont trompés.»
Également voisin, le conseiller départemental (PS) du canton Toulouse 1, Julien Klotz, estime qu'«il ne faut pas ajouter une injustice à une autre injustice. Le problème des mal-logés ne peut pas être résolu en occupant des logements privés».

http://www.ladepeche.fr/article/2015/10/06/2191458-veut-entretenir-maison-mere-decedee-retrouve-squattee.html

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