lundi 7 septembre 2015

Besançon : jugés pour escroquerie à la générosité

Générosité bien ordonnée commence par soi-même. C’est ce qu’a dû se dire l’individu qui a créé le CAAPH (création d’aide à l’animation des personnes hospitalisées). Une association basée dans la Drôme à laquelle s’est intéressé ce vendredi le tribunal correctionnel de Besançon.
En effet, quatre de ses bénévoles se sont présentés à la barre pour répondre d’« escroquerie avec appel au public pour collecter des fonds d’entraide humanitaire ou sociale ».
La police de Besançon les avait interpellés le 7 avril dernier après avoir observé leur manège à l’entrée du CHU. Vêtus de t-shirts blancs avec le sigle de leur association inscrit au feutre, ils arrêtaient les véhicules arrivant à l’hôpital pour proposer à leurs occupants de faire un don « afin de venir en aide aux enfants hospitalisés ».
Les policiers ayant décidé de contrôler les démarcheurs en question, qui venaient de récolter quelque 450€, leur attention devait être alertée par le fait que le nom de l’association comportait une faute d’orthographe sur le document qu’ils fournissaient (« personnes hospitalisés » était-il écrit au lieu de « personnes hospitalisées »), par l’amateurisme de leur tenue (le slogan « Un don, un sourire » inscrit au feutre) et le fait que, s’agissant du contact du siège de l’association en question, les bénévoles donnaient un numéro de téléphone erroné. Sans compter l’absence d’ordre de mission de la part du président de l’association.
Autant d’éléments qui ont conduit les quatre bénévoles en garde à vue puis devant le tribunal.

« C’est vrai qu’une fois payés l’hôtel la nourriture et les trajets, il ne restait pas grand-chose… »

« On allait à Mulhouse lorsque nous avons fait escale à Besançon », explique l’un des prévenus, âgés de 19 à 41 ans.
« Le président nous laissait sillonner la France pour récolter des fonds, on aimait bien, comme on n’avait pas de travail, ça nous permettait de voir du pays. » Quant à l’argent récolté ? « C’est vrai qu’une fois qu’on s’est défrayés en payant l’hôtel, les trajets et la nourriture, il ne restait pas grand-chose. Mais on ne se sent pas escrocs pour autant. »
Si les bénévoles parlent au passé, c’est que l’association a été depuis dissoute. « En fait nous avons été les dindons de la farce. Le président nous a lâchés du jour au lendemain. Comme il a planté tous les hôpitaux dans lesquels nous devions intervenir pour repeindre des chambres, faire des animations, etc. »
« On lui faisait confiance, il s’est servi de nous », lance un autre bénévole en précisant : « Moi j’avais rejoint cette association suite à l’hospitalisation de mon gamin. Nous voulions vraiment être utiles, et voilà le résultat. »
Le parquet ayant requis des peines de travail d’intérêt général pour les uns et jours-amende pour d’autres, en fonction du casier judiciaire de chacun, le tribunal les a finalement tous relaxés. Au bénéfice du doute.
http://www.estrepublicain.fr/edition-de-besancon/2015/09/06/besancon-juges-pour-escroquerie-a-la-generosite

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