samedi 20 juin 2015

Meurtre de Maureen : «Je veux voir mon frère dans les yeux pour savoir»

Le frère du principal suspect dans le meurtre de Maureen Jacquier parle pour la première fois. Il dresse le portrait d'un homme «non-violent» et «introverti» qui adorait faire la cuisine.
«Un homme discret, introverti et jamais impulsif». Pour la première fois depuis l'incarcération de Sylvain B., 25 ans, soupçonné du meurtre sanglant de Maureen Jacquier, la mécanicienne d'Airbus de 19 ans tuée à coups de couteau dans son studio, chemin Tricou à Toulouse, le 27 février, ses proches sortent de leur silence. Groggy et abasourdis par les révélations de l'enquête, ils décrivent un homme aux antipodes de la violence du crime dont Sylvain reste le principal suspect.
Écroué depuis huit jours, ce garçon nie toute participation à ce meurtre. Depuis son incarcération, sa famille qui vit à Colomiers est effondrée par les accusations qui pèsent sur cet homme. «Quelle que soit la personne responsable de ce meurtre, il faudra qu'elle paie car, bien sûr, ce qui s'est passé est horrible pour Maureen et sa famille. Mais tout ce que je connais de mon frère est à l'opposé de ce qu'on lui reproche aujourd'hui. Notre famille est sous le choc. Mon frère n'a jamais été violent. On s'est revu début mars pour son anniversaire, soit une semaine après les faits. Rien dans son comportement ne pouvait laisser penser qu'il pourrait être impliqué dans ce meurtre. Il souriait et n'a jamais manifesté de signes d'angoisse ou de peur. Il adorait faire la cuisine pour ses copains», réagit Frédéric, 33 ans, le frère de Sylvain dont deux traces ADN ont été retrouvées sur la couette de Maureen et sur une serviette de salle de bain, chez elle. Des éléments à charge pour lesquels il ne s'est jamais vraiment expliqué. Quelle était la nature exacte de sa relation avec la jeune mécanicienne ?

Dernière soirée ensemble

Les enquêteurs du SRPJ poursuivent leurs investigations sous l'autorité de la juge d'instruction Ethel Larrieu. Sylvain et Maureen travaillaient sur le même poste de montage dans les hangars d'Airbus de l'usine Clément-Ader, à Colomiers. Ils faisaient partie d'un même groupe d'amis qui avaient pour habitude de finir leur soirée dans des bars à tapas, route de Blagnac, ou dans des pubs. Avenante et épanouie à Toulouse, Maureen, originaire de Lyon, était très amie avec la future petite copine de Sylvain. Maureen était à l'origine de leur rencontre, il y a environ un an. Le 26 février, la veille de la découverte du corps de Maureen, les «Airbusiens» passent une soirée ensemble en sortant du boulot. «Mon frère était présent ce soir-là avec le groupe. Il y avait Maureen mais pas la petite amie de mon frère. Ils se sont envoyé des SMS durant la soirée. J'ai demandé à son amie, avec qui il vivait à Tournefeuille, à quelle heure était rentré mon frère ? Je n'ai jamais eu de réponses précises, poursuit Frédéric, c'est dommage car cela permettrait d'y voir plus clair sur son emploi du temps», poursuit-il, persuadé que trop de questions restent encore sans réponse. Le lendemain, vendredi 27, Maureen devait se présenter à son boulot à 12 heures. Elle n'y sera pas. Son corps, lardé de 63 plaies, est découvert par ses parents dans la soirée. La petite amie de Sylvain a rompu avec lui après sa mise en examen. «J'attends de voir mon frère en prison pour le regarder dans les yeux.»
http://www.ladepeche.fr/article/2015/06/20/2128714-meurtre-maureen-veux-voir-frere-yeux-savoir.html

1 commentaire: