mardi 9 juin 2015

«La justice fait du surplace et nous mène en bateau»

Et maintenant on doit face à une occupation illégale du bâtiment, il est ouvert aux quatre vents et les jeunes et moins jeunes, qui ont dégradé tout ce qui pouvait l'être, passeront au tribunal.» Ce qui ne rassure pas pour autant Jean-Pierre Gaillard, le directeur général d'Habitalys parlant de gâchis, d'écœurement, de manque de respect pour la mission de bailleur social. Ce ne sont pas les jeunes vandales qui ont, ainsi, droit à la colère de Jean-Pierre Gaillard, «mais bien les promoteurs ! Le projet de la Résidence d'Aquitaine date d'avant 2010 et dans le cadre de ce projet-là, la mairie de Boé donna son aval à condition qu'un quota de logements sociaux soit intégré dans le projet.» C'était la première fois que le bailleur social, «d'autres le font et cela marche plutôt bien», s'engageait dans une procédure de VEFA, «vente en l'état futur d'achèvement.»

500 € d'astreinte par jour

Sur le projet Habitalys a investi 500 000 €, «ce qui correspondait à un des 5 bâtiments et à 8 logements. Le cahier des charges a été accepté par le promoteur et la construction a été réalisée. «Avec suffisamment de problèmes pour que le bâtiment ne soit jamais réceptionné, que l'architecte déclare forfait et que les entreprises se retirent parce qu'elles n'étaient pas payées. Depuis 2012 on attend la réception et que les réserves que nous avons posées soient levées.» Une action a été conduite, en contentieux contre le promoteur : l'astreinte, décidée par la justice, pour lui forcer la main est de 500 € par jour depuis plusieurs années, «cela correspond à plusieurs dizaines de milliers d'€» ajoute Bruno Guirandie, «mais je crois que l'on va s'asseoir dessus…» Les autres propriétaires (pour les 4 autres bâtiments de la résidence) ont intégré les locaux mais font face eux aussi au promoteur via une association de défense. Jean-Pierre Gaillard «se désole de voir ce bâtiment à l'abandon, cela fait mal au cœur quand on voit l'état de l'immeuble.» Et il se dit «indigné, nous avons bonne presse, une réputation de bailleur social solide, nous respectons profondément les gens qui nous font confiance.» Pour la résidence d'Aquitaine, «nous avions déjà attribué les logements à des locataires qui, eux, avaient donné congé pour les logements qu'ils occupaient alors. Certains se sont donc trouvés dans une situation dramatique. Nous avons répondu présent en prenant en charge, par exemple, les frais de déménagements… Aujourd'hui nous remboursons le prêt de 500 000 € et le manque à gagner est de 30 000 € par an !» Et les solutions manquent, «pendant que le bâtiment se dégrade». Jean-Pierre Gaillard ajoute : «On ne voit pas comment on va s'en sortir… On est otage d'un promoteur, d'une justice qui patine et qui refuse de prendre une décision. On a essayé une solution à l'amiable, en vain. La décision qui devait être prise en mai par la justice est de nouveau repoussée en octobre…»
(N.D.L.R. : joint par e-mail, le promoteur n'a pas donné suite à la demande de précisions )
 

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