mercredi 29 avril 2015

Sonia, victime de violences conjugales

«Je témoigne pour les autres femmes». Sonia a le courage de parler des violences que lui a fait subir son mari. Elle a reçu l'aide de l'association «Du côté des femmes».
Sonia, une intérimaire muretaine, mère de cinq enfants, a trouvé le courage d'affronter un mari violent. Aujourd'hui, elle est divorcée, son mari est en prison et elle tient à raconter les violences qu'elle a vécues pendant 17 ans et dont elle garde encore les stigmates aujourd'hui.
Quand ces violences ont-elles commencé ?
Dès le premier jour de notre mariage, j'ai pris une claque. Ensuite, il me frappait quand il avait eu une mauvaise journée au travail, quand il était de mauvaise humeur, à coups de poing ou avec des objets, un jour, avec un tabouret. J'ai des cicatrices partout. C'était aussi un maniaque du ménage et il me frappait quand il y avait un peu de bazar. Si j'obéissais, ça allait. Il m'a ensuite interdit de sortir avec mes copines et m'a coupée de ma famille. Je n'ai rien dit, je n'ai jamais porté plainte, même quand certains médecins me disaient qu'il y avait des associations pour m'aider. J'étais une femme soumise, sous son emprise.
Un jour, pourtant, vous avez décidé de réagir…
Oui, quand les enfants ont eu 12/13 ans et qu'il a commencé à les battre. Quand ma fille pleurait, je me disais que c'était de ma faute, que j'étais restée trop longtemps avec lui. Un jour, ma fille aînée a fait une fugue, ça a été le déclic. J'ai prévenu les gendarmes, nous nous sommes séparés et après, j'ai demandé le divorce. Sa famille m'est tombée dessus, par contre, j'ai eu le soutien de la mienne à qui je n'avais rien dit. Mais il ne l'a pas accepté, j'ai vécu l'enfer. Ça continue, je reçois des insultes et il y a 15 jours, il m'a violemment frappée sur le parking en bas de chez moi. Il est passé en comparution immédiate et a été condamné à 18 mois de prison ferme.
C'est alors que vous êtes allée voir l'association «Du côté des femmes» ?
Oui, j'avais vu l'affiche chez le médecin. Je ne m'habillais plus, je ne sortais plus. J'ai été écoutée, entendue, et on m'a fait comprendre que tout ça, ce n'était pas de ma faute, ce qu'il avait réussi à me faire croire. J'ai tenu le coup, je suis fière de moi, je prends de l'assurance. Je remercie les gendarmes de Muret, les témoins de mon agression, mon avocate qui m'ont aidée et soutenue. Je veux dire aux femmes qui subissent les mêmes choses que moi qu'on peut vivre une vie sans violence. Je me suis promis qu'il ne m'empêchera pas de vivre
 

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