Face à l'incrédulité du président du tribunal Patrick Chevrier, le prévenu, Kamel 23 ans, a répondu simplement : "Oui, c'est possible". Une nouvelle fois, le tribunal devait juger, ce mardi matin, une affaire de "menaces de mort et outrages" sur des policiers. "Un déferlement rare de propos et de haine, un flot d'insultes. L'agent n'a pas pu écrire toutes les menaces de mort tant il y en avait", a souligné dans ses réquisitions le procureur de la République, Nicolas Deleuze.
Le président du tribunal a donné lecture de ce "déferlement" durant la garde à vue : "J'achète une kalachnikov pour 400 euros et je vais tous vous tuer. J'ai pas peur de la mort, je vais faire sauter votre commissariat de merde. (...) Je vous parle comme je veux, vous n'êtes rien. Bande de petits PD !"
Ce déchaînement verbal est survenu après l'interpellation de Kamel dans le quartier Alsace-Lorraine dans la nuit de dimanche à lundi vers 0 h 45. Son ex-amie signale à la police que le prévenu a dégradé son volet et serait armé. Une patrouille arrive sur place. Un des agents, à pied, l'intercepte au niveau de la passerelle. Le prévenu décrit à l'audience qu'il a été "plaqué contre un arbre". Mais le président rétorque : "Evidemment, vous avez été signalé comme porteur d'une arme donc, ils ont fait attention". Au commissariat, les insultes continueront poussant les policiers à déposer plainte. Mais le prévenu ne reconnaîtra rien prétextant que sa porte était fermée, donc personne ne pouvait entendre des insultes. La porte des WC fait également les frais de coups.
- "Sens moral élastique"
Pour le procureur de la République, Nicolas Deleuze, effectivement, "il n'y a pas d'autre solution que l'incarcération. Il est incapable de maîtriser son agressivité. Les menaces de mort sur policiers sont sanctionnées de cinq ans d'emprisonnement, je requiers deux ans avec mandat de dépôt".
Pour les parties civiles, Me Frédéric Pinet avait enfoncé le clou : "Sa situation psychologique ne peut pas justifier son comportement malgré un sens moral élastique. Il ne supporte pas l'ordre".
Le tribunal a sanctionné par une peine de 6 mois ferme, révocation d'un sursis antérieur de 3 mois et mandat de dépôt. Kamel devra également indemniser les victimes des outrages et des menaces.
http://www.lindependant.fr/2015/03/11/un-flot-d-insultes-a-l-encontre-des-policiers,2001851.php
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