vendredi 13 mars 2015

Etudiant tué pour son téléphone à Talence (33) : comment est mort Alexis ?

Ils arrivent sous bonne escorte. Visages fermés, en survêtement et veste de sport, encadrés par des gendarmes et des policiers, Christophe et Mickaël Houwer, deux jumeaux de 22 ans, qui bénéficient toujours de la présomption d'innocence à ce stade de la procédure pour vol suivi de mort, reviennent sur les lieux du crime, pour une reconstitution, ordonnée par la juge en charge du dossier sur le décès d'Alexis Moulinier.
C'était il y a un peu plus d'un an, rue Roustaing à Talence. Le 5 mars 2014, Alexis Moulinier, étudiant en économie de 19 ans, recevait un coup de couteau mortel en plein cœur après avoir été délesté de son smartphone, revendu dans la soirée pour une poignée d'euros. L'enquête de la brigade criminelle de la direction interrégionale de la police judiciaire (DIPJ) avait permis de remonter la piste des jumeaux, actuellement en détention provisoire.
  • Déjà condamnés à trois ans fermes
Et de découvrir qu'ils n'en étaient pas à leur première agression pour un téléphone. Ils avaient déjà été condamnés le 28 janvier dernier à trois ans de prison ferme pour avoir dépouillé, ou tenté de détrousser, cinq collégiens, le 6 janvier 2014 et le 27 février 2014 à Talence. « Cela n'avait rien de personnel vis-à-vis des victimes, c'est plus spontané qu'on ne le croit », avaient alors plaidé leurs avocats, Mes Céline Le Drogo et Saad Berrada, présents hier pour la reconstitution.
Cet épisode de la procédure permet en fait, in situ, de positionner les protagonistes, de comprendre la chronologie du drame, de mimer le geste criminel, de mesurer la cohérence des versions, d'évaluer la plausibilité des arguments de défense. Accompagnée de son conseil, Me Jean Gonthier, Manon, la complice des deux frères, mineure au moment des faits, a également dû refaire les gestes qui lui sont reprochés.
Il s'agit d'un acte fort de l'information judiciaire qui devrait se conclure prochainement par le renvoi des mis en examen devant la cour d'assises de la Gironde. L'accès extérieur à la résidence Le Prince de Guyenne 2 a été interdit à la circulation pour faciliter les allées et venues des participants.
Un jeune homme joue le rôle d'Alexis Moulinier, casque et musique dans les oreilles. Relié à un smartphone convoité. Le jeune avance vers le hall de sa résidence. Il ne se méfie pas. Il n'a aucune raison. Il a été repéré à sa sortie du tramway. Il est abordé, délesté de son téléphone qui sera revendu dans la soirée pour quelques euros. La scène est brève, mais sera fatale.
Derrière un arbre, puis le long d'une rangée de voitures, épaulés par Me Stéphane Guitard, la petite amie et les parents d'Alexis assistent à la scène. Silencieux, soudés dans leur chagrin. Et confrontés pour la première fois au visage des responsables présumés de la mort d'Alexis.

http://www.sudouest.fr/2015/03/12/le-geste-fatal-refait-1856877-3200.php

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