C'était il y a un peu plus d'un an, rue Roustaing à Talence. Le 5 mars 2014, Alexis Moulinier, étudiant en économie de 19 ans, recevait un coup de couteau mortel en plein cœur après avoir été délesté de son smartphone, revendu dans la soirée pour une poignée d'euros. L'enquête de la brigade criminelle de la direction interrégionale de la police judiciaire (DIPJ) avait permis de remonter la piste des jumeaux, actuellement en détention provisoire.
- Déjà condamnés à trois ans fermes
Cet épisode de la procédure permet en fait, in situ, de positionner les protagonistes, de comprendre la chronologie du drame, de mimer le geste criminel, de mesurer la cohérence des versions, d'évaluer la plausibilité des arguments de défense. Accompagnée de son conseil, Me Jean Gonthier, Manon, la complice des deux frères, mineure au moment des faits, a également dû refaire les gestes qui lui sont reprochés.
Il s'agit d'un acte fort de l'information judiciaire qui devrait se conclure prochainement par le renvoi des mis en examen devant la cour d'assises de la Gironde. L'accès extérieur à la résidence Le Prince de Guyenne 2 a été interdit à la circulation pour faciliter les allées et venues des participants.
Un jeune homme joue le rôle d'Alexis Moulinier, casque et musique dans les oreilles. Relié à un smartphone convoité. Le jeune avance vers le hall de sa résidence. Il ne se méfie pas. Il n'a aucune raison. Il a été repéré à sa sortie du tramway. Il est abordé, délesté de son téléphone qui sera revendu dans la soirée pour quelques euros. La scène est brève, mais sera fatale.
Derrière un arbre, puis le long d'une rangée de voitures, épaulés par Me Stéphane Guitard, la petite amie et les parents d'Alexis assistent à la scène. Silencieux, soudés dans leur chagrin. Et confrontés pour la première fois au visage des responsables présumés de la mort d'Alexis.
http://www.sudouest.fr/2015/03/12/le-geste-fatal-refait-1856877-3200.php
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