La lecture de la déposition des deux septuagénaires en début d'audience, la plaidoirie de leur avocate et les réquisitions du procureur ont néanmoins remis la scène du drame au cœur du débat.
Démasqués par la voiture volée
Le jour des faits, trois hommes se sont introduits dans la maison cossue du couple, quand celui-ci dînait en famille dans un restaurant.Les deux septuagénaires ont été ligotés par leurs agresseurs et dépouillés de leur carte bleueAu retour des retraités, deux hommes se sont jetés sur l'homme, et un plus petit sur la femme. Tous deux ont été ligotés, elle dans la chambre jouxtant le séjour, lui dans la cuisine. Elle a été menacée d'un couteau et giflée. Lui a eu à plusieurs reprises un pistolet sur la tempe. Ils ont dû donner leurs cartes bleues avec les codes. Puis, le trio est parti avec leur BMW. C'est cette voiture, repérée le lendemain à Pineuilh (33), qui a permis l'interpellation de l'un des prévenus, Kamel, qui s'apprêtait à l'incendier, le lendemain soir. C'est le seul fait avéré du dossier.
Pour expliquer sa présence, il affirme que trois gitans lui ont donné 150 euros pour commettre ce délit. Six personnes ont été entendues. « Pourquoi trois seulement se retrouvent devant vous ? Rien ne prouve que ceux-là ont commis l'agression plutôt que les autres, ou encore les gitans dont parle Kamel ? », interroge la défense.
Les trois avocats regrettent que dès l'arrestation de Kamel, toutes les autres pistes possibles aient été abandonnées pour se concentrer sur son entourage. Le silence des uns, les mensonges de la plupart, les contradictions et les coïncidences troublantes n'ont pas facilité l'enquête, ni les vérifications.
Des alibis invérifiables
La défense a insisté sur l'absence de preuves concrètes. À la barre, Kamel reconnaît « s'être emmêlé dans ses mensonges », et ne jamais se justifier, car « c'est s'accuser ».Son cousin, Yassine, très nerveux, jure de son innocence et explose lorsqu'à la fin des réquisitions, le ministère public réclame sept ans de prison pour chacun d'eux. Rachid Allou a été condamné en mars 2014 pour des faits similaires commis à Saint-Antoine-de-Breuilh.
Les portables, curieusement muets lors de l'équipée à Vélines, ainsi que le samedi soir, une voiture achetée en liquide le lendemain de l'agression, pour une somme équivalente à celle retirée d'un distributeur de billets situé sur la route du retour, une arrivée très tardive sur les lieux où les uns et les autres prétendent avoir passé les deux soirées ont convaincu les juges de leur culpabilité. Kamel Bougrine a été condamné à six ans d'emprisonnement, son cousin Yassine Bougrine à quatre ans et Rachid Allou à cinq ans. Une décision qui a suscité des réactions verbales violentes et l'intervention des forces de l'ordre.
http://www.sudouest.fr/2015/03/07/lourdes-peines-apres-l-agression-de-retraites-1851121-2190.php
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