«Je suis pourtant une victime d'une sordide agression» justifie l'ex artisan du bâtiment, aujourd'hui en proie à une souffrance psychologique.
Il raconte les faits qui remontent au 28 mars 2013, vers 9 heures du matin. «Je rédigeais un devis chez moi à Beaufort, mon épouse était sortie. Soudain j'ai entendu la porte s'ouvrir. J'ai pensé que c'était elle. Or trois types encagoulés dont un était armé d'un fusil, l'autre d'un coupe-choux me sont tombés dessus. L'un me tenait en joue tandis que les deux autres fouillaient la maison à la recherche d'argent. J'ai alors voulu prévenir ma femme de ne pas rentrer. Ils l ‘ont compris et ont redoublé de coups avant de me traîner dans le coffre de leur voiture. Ils m'avaient bandé les yeux. On a roulé un certain temps. Ils m'ont sorti. J'avais le sentiment de poser les pieds dans un sous-bois. J'entendais l'un d'eux dire «Il faut le niquer…». Puis ils ont retiré le bandeau ; j'étais effectivement dans une forêt.»
«Un calvaire interminable»
Le calvaire n'est pas pour autant terminé pour Manuel Rodrigues. «À l'aide d'un sécateur, l'un des individus m'a sectionné deux doigts, l'index et le majeur de ma main droite. Puis ils ont pris la fuite après avoir incendié le véhicule. Je souffrais terriblement.»Tant bien que mal Manuel Rodrigues est parvenu à regagner la route dans les environs de Rieumes. Il poursuit son récit. «Un ami qui passait en voiture sur cette route m'a reconnu. Il m'a aussitôt emmené aux urgences de la clinique d'Occitanie à Muret.».
Avertis, les gendarmes de la section recherches de Toulouse se sont rendus sur les lieux et ont commencé leurs investigations, ainsi que l'audition de la victime sur son lit d'hôpital. Dans le même temps, le procureur de la République confirmait les faits à La Dépêche : «Une enquête est en cours», expliqua-t-il.
En novembre 2013, la victime a été entendue par un juge d'instruction. Et depuis rien ne bouge.
Manuel Rodrigues qui a perdu son travail ne se relève pas psychologiquement de cette agression. De plus, aidé de son avocat parisien M° Leprette, il se bat pour être reconnu comme une victime et pouvoir être indemnisé. Il a déposé une requête tendant à l'organisation d'une expertise médicale et à l'allocation d'une provision.
Or par décision du 20 novembre 2014, Marianne Douchez-Boucard, présidente de la commission d'indemnisation des victimes d'infractions a rendu une ordonnance rejetant la requête du plaignant (lire encadré).
Manuel Rodrigues en veut aussi à la compagnie d'assurances «Pacifica» du Crédit Lyonnais où il avait contracté une assurance pour le risque «accident de la vie». La compagnie refuse de l'indemniser, dénonce-t-il.
Aujourd'hui l'ancien artisan est à bout ; il vient d'adresser une lettre au président de la République. L'enquête est toujours en cours précise-t-on du côté de la gendarmerie
http://www.ladepeche.fr/article/2015/02/02/2041392-agression-il-veut-etre-reconnu-comme-une-victime.html
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