vendredi 23 janvier 2015

Pays basque : « Mes enfants ont été enlevés, j’ai été gazé »

Jeudi matin, une fille et un garçon ont été soustraits par la violence à leur père, qui avait abusivement prolongé sa garde. Les auteurs des faits, dont la mère qui réside dans le Gers, ont été interpellés
'homme entre en courant dans le bar des Arceaux de La Bastide-Clairence, en bras de chemise. C'était jeudi, à 9 heures. Une poignée de clients est au comptoir. « Mes enfants ont été enlevés. J'ai été gazé. Appelez les gendarmes », s'époumone le quadragénaire. Il raconte ce qui vient de lui arriver : ses deux enfants ont été pris par un groupe d'hommes et femmes, dont son ex-épouse, alors qu'il les emmenait à l'école. Le groupe l'a molesté et pulvérisé de gaz lacrymogène, avant de partir en voiture avec la fille et le garçon.
Les clients des Arceaux sont bouche bée face à l'homme très agité, et dont les yeux larmoient. Le gérant du bar-restaurant réagit. « J'ai composé le 17. Les gendarmes sont arrivés. » Une enquête a été ouverte et les premiers témoignages ont été recueillis pour comprendre le déroulement des faits extraordinaires dans cette calme bastide d'un millier d'habitants, renommée pour son artisanat et son jeu de paume.

Le village s'interroge

Les faits ont eu lieu devant l'école Immaculée Conception, dans la montée de la rue des Frères. Quelques heures plus tard, la cour de l'école est vide et le seul point d'information se trouve toujours dans le même bar-restaurant. Un émissaire du curé, gestionnaire de l'école qui accueille quelques dizaines d'élèves, passe se renseigner sur « ce qui est arrivé », avant de transmettre les nouvelles à l'homme d'église. Chacun s'interroge, mais le village a l'air de se taire.
Une bonne âme donne le numéro de téléphone du chauffeur de bus scolaire, qui a aperçu le père emmenant ses enfants à l'école. « Je suis père de famille, moi-même. J'espère que les enfants vont être retrouvés », confie-t-il.
À quelques pas de là, dans l'immeuble que le père habite depuis « un an et demi à deux ans », un voisin s'inquiète aussi pour les enfants. « Ils étaient inscrits à l'école depuis quelque temps. » Rares sont ceux qui ont approché la vie de ce quadragénaire seul, installé dans un logement social du centre-bourg. « On voyait les enfants jouer avec leur chien, se promener avec leur père. » Rien que de très normal, raconte un autre Bastidot.

Violences « intolérables »

Une séparation d'assez longue date entre les ex-conjoints
Les enfants vont bien. Selon nos informations, ils étaient hier soir avec leur grand-mère. « L'enlèvement » auquel certains Bastidots ont assisté n'en est pas un au sens juridique du terme, précise le parquet de Bayonne. Car le père et la mère des deux enfants ont chacun l'autorité parentale et se partagent la garde. Les faits ont eu lieu dans le contexte d'une séparation d'assez longue date entre ex-conjoints, et de non remise des enfants au terme des vacances de Noël.
Après la trêve des confiseurs, le père a gardé ses deux enfants dans son domicile de La Bastide-Clairence, au lieu de les remettre à leur mère qui habite dans le département du Gers.
Ainsi, le contentieux lié à la garde des enfants est actuellement entre les mains d'un magistrat du parquet d'Auch. La façon dont les enfants ont été « récupérés » n'est certes pas un enlèvement. Mais les violences « intolérables » subies par le père font l'objet d'investigations diligentées par le parquet de Bayonne après que le père a déposé plainte. Les auteurs des violences, hommes et femmes, ont été placés en garde à vue hier et entendus pour vérifier des éléments sur le déroulement des faits. Des poursuites pourraient être engagées
http://www.sudouest.fr/2015/01/23/mes-enfants-ont-ete-enleves-j-ai-ete-gaze-1806213-4018.php

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