mardi 20 janvier 2015

Il fauche un gendarme en Haute-Saône : direction la prison

Beaucoup de monde lundi à 13 h dans la salle d’audience du tribunal correctionnel de Vesoul. Le directeur de cabinet du préfet de Haute-Saône a fait le déplacement, comme le commandant du groupement de gendarmerie du département accompagné d’une vingtaine d’hommes. Ces derniers sont venus soutenir leur collègue hospitalisé après avoir été percuté par une voiture dans la nuit de samedi à dimanche, à Vaivre-et-Montoille, lors d’un banal contrôle routier.
Présenté en comparution immédiate, le jeune homme de 22 ans qui conduisait le véhicule arrive entre deux policiers. Tête basse, cet apprenti maçon de Jussey, qui n’a plus le permis, attend l’ouverture de l’audience. Son avocat annonce aussitôt la couleur : comme la loi le permet, le prévenu demande un délai pour préparer sa défense.
Ce qui lui est reproché ? Vers 4 h 45 dimanche matin, alors qu’il sortait de boîte de nuit, il ne s’est pas arrêté à un contrôle mis en place par deux motards de la gendarmerie. Au volant d’un utilitaire, il a heurté un des gendarmes de plein fouet. Selon l’autre motard présent sur place et selon deux témoins entendus par les policiers en charge de l’enquête, le conducteur aurait accéléré et fait un écart avant de faucher le gendarme. « Vous vous êtes ensuite enfui très courageusement », relève le président du tribunal, Fernand Kato. Le conducteur et son passager, qui est aussi le propriétaire du véhicule, se sont finalement présentés d’eux-mêmes à la gendarmerie dans la journée, alors qu’un important dispositif de recherches avait été mis en place.
De son côté, le motard grièvement blessé dans l’accident a été pris en charge à l’hôpital de Vesoul. Un témoin a raconté l’avoir vu « voler très haut en l’air » sous l’effet du choc. Retombé dans la cour d’une habitation voisine, il souffre de multiples fractures. « Malgré ses blessures, il a beaucoup de chance de ne pas être mort dans l’exercice de ses fonctions », constate la procureure de la République, Julie Bressand. Celle-ci requiert le placement en détention provisoire du conducteur de la voiture pour être sûr qu’il reste à la disposition de la justice.

Tentative d’homicide ou accident

Inutile, estime son avocat : « Il a paniqué au moment de l’accident, mais il ne va plus se sauver. » Me Randall Schwerdorffer réclame aussi un complément d’information pour vérifier si, oui ou non, le conducteur a percuté délibérément le gendarme. « Soit c’est une tentative d’homicide volontaire, soit c’est un accident avec des blessures involontaires », résume-t-il. C’est cette deuxième hypothèse que son client soutient.
Un juge d’instruction devra finalement faire toute la lumière sur ce dossier : le tribunal a décidé de renvoyer le dossier au pôle de l’instruction de Besançon. Pour les juges vésuliens, des investigations complémentaires – comme une reconstitution ou des confrontations – doivent être menées dans ce dossier. En attendant, le conducteur a été placé en détention provisoire et incarcéré à la maison d’arrêt de Vesoul. Son passager a été remis en liberté.
http://www.estrepublicain.fr/actualite/2015/01/20/il-fauche-un-gendarme-direction-la-prison

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire